Y a-t-il une vérité en histoire ?

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L'analyse du professeur


Le problème que pose ce sujet est celui de la possibilité d’une vérité en histoire, dans la mesure où il ne semble pas simple, pour l’historien, de parvenir à trier la masse des évènements historiques pour en construire un sens global qui s’enchaîne chronologiquement sans que ce sens ne dépende d’une interprétation subjective. Autrement dit, la question d’une vérité en histoire repose sur la difficulté de la construction et du partage d’une interprétation du passé. Faut-il alors penser qu’il serait possible, de façon analogue à ce que produisent les sciences de la nature lorsqu’elles démontrent les lois de consécution des évènements naturels, d’élaborer une méthode scientifique de connaissance et d’analyse des faits humains ? Ne faut-il pas au contraire reconnaître que ces faits sont d’une nature tellement riche et complexe qu’ils interdisent une compréhension et une organisation scientifiques qui aurait pour but de produire « une » vérité ?

[...]

Plan proposé

Partie 1

a

La vérité existe en histoire puisque l’historien s’appuie sur des faits objectifs comme ceux qu’il peut exploiter dans les archives ou dans les preuves matérielles les plus diverses du passé.

b

Quand bien même ces faits seraient sujets à interprétation, comme les témoignages, le travail de l’historien est bien celui d’un tri qui vise à l’objectivité par la confrontation des sources

c

et qui se traduit par une exposition scientifique qui s’appuie sur des preuves, une démonstration logique et des conclusions non dogmatiques, ouvertes à réfutation.

Partie 2

a

Mais, à l’évidence, la méthode de traitement des informations ne suffit pas toujours à garantir la production d’une vérité. La traduction des faits peut en effet devenir trahison puisque l’historien peut lui-même être victime de sources trompeuses

b

ou commettre des erreurs d’interprétations qui seront justement considérées comme des vérités parce que sa méthode leur donne l’apparence de l’objectivité.

c

Dès lors, penser qu’une seule vérité anime l’histoire revient à transformer cette discipline en discours dogmatique qui condamne la production de toute vérité puisque la recherche de cette vérité requiert justement la multiplicité des interprétations.

Partie 3

a

Néanmoins, si l’histoire ne peut produire une vérité objective, absolue et définitive, le fait qu’elle dépende d’hypothèses interprétatives partagées ne le rend pas pour autant irrémédiablement fausse, puisqu’elle est toujours à la recherche d’une forme de vérité qui se dessinerait à l’horizon de la confrontation des interprétations possibles.

b

Cette façon de comprendre l’histoire oblige donc à redéfinir la vérité, qui ne peut plus être une donnée unique et éternelle mais doit se penser comme un idéal

c

qui n’est pourtant pas utopique dans la mesure où la poursuite d’une interprétation faisant consensus et se donnant pour objectivement vraie est le moyen de poser des vérités subjectives, qui sont autant d’étapes sur le chemin de la vérité.