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Si nous considérons que la philosophie est traditionnellement présentée comme un amour de la sagesse ou comme une recherche de la vérité, ce sujet est l’occasion d’élucider le rapport entre ces deux aspects de la définition de la philosophie. En effet, le philosophe se définit comme celui qui, au moyen du discours, cherche la raison d’être des choses et met en question les certitudes d’autrui. Il semble donc que le discours du philosophe se fonde d’abord sur une analyse critique qui met en question les opinions et les rejette au profit de démonstrations. Néanmoins, cette recherche de la vérité dans le discours n’est pas une fin en soi puisque le philosophe semble également être un professeur de sagesse qui permet à l’homme de comprendre les raisons de son agir. Le problème posé par ce sujet est donc de savoir dans quelle mesure le discours philosophique peut atteindre une vérité pratique, c’est-à-dire s’appuyer sur le rejet des opinions pour permettre la reconstruction d’un discours moral. Il y aurait donc un paradoxe sous-jacent. Si la recherche de la vérité a initialement pour but de fonder l’agir sur la connaissance des choses, elle confronte en fait bien souvent l’esprit humain à ses propres incertitudes, au point de détruire les préjugés et de placer l’homme dans une situation de perplexité et de méfiance qui favorise la prudence voire l’inaction (ou la procrastination). Comment alors espérer fonder la sagesse sur cette méfiance, attendu que l’action n’attend pas ? Ne faut-il pas plutôt s’éloigner de la quête de la vérité pour chercher à agir sans connaître, quitte à corriger ponctuellement les conséquences négatives de nos actions ?
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