Le travail rend-il l’homme heureux ?

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L'analyse du professeur


Le travail, du latin tripalium (qui désigne un instrument de torture), est souvent assimilé à une activité pénible, désagréable. Il faut travailler pour subsister, ce qui signifie que le travail procède d’une nécessité naturelle, animale, selon laquelle l’homme n’est pas homme par le travail, mais fait partie des choses naturelles qui sont soumises à des contingences matérielles qu’il faut soigneusement dissocier de l’agrément de l’existence. Cette approche du sujet suppose donc que le travail s’oppose au loisir et ne peut être une fin en soi. Cependant, il semble que le travail permet également à l’homme de dépasser sa stricte existence animale pour se développer intellectuellement et moralement. L’homme devient un être rationnel et raisonnable parce qu’il travaille. À cet égard, il semble bien que travail procure une forme d’existence meilleure au sujet de laquelle il ne serait pas absurde de penser qu’elle satisfait l’homme. Or, le plaisir n’est-il pas nécessairement articulé à la satisfaction ? Le travail ne rend-il pas l’homme heureux ? Le paradoxe de ce sujet est d’indiquer que l’aliénation est le moyen de la libération : travailler est un mal (se torturer à une activité pénible) pour un bien (accéder à l’intelligence, la sociabilité etc.).

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Plan proposé

Partie 1

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Nous pouvons tout d’abord accentuer la pénibilité du travail pour mettre en lumière le lot de contraintes qui en marquent la réalisation, et la souffrance qui en résulte. Le travail est ainsi une contrainte physique qui oblige l’homme à utiliser les ressources de son corps, à se fatiguer, pour obtenir une production, que cette production soit matérielle ou spirituelle.

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En outre, le travail astreint l’individu à des horaires, et à une organisation contraignante, qui fait qu’il ne dispose plus totalement de sa personne et n’est pas libre dans les choix qu’il opère.

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Enfin, le travail est moralement et socialement aliénant : l’homme est limité dans sa pensée, il doit se concentrer sur un objet qu’il ne choisit pas nécessairement et ne dispose de son loisir qu’en fonction du temps et de la liberté intellectuelle que lui laisse parfois très peu l’occupation professionnelle.

Partie 2

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Toutefois, même comme moyen, il est faut bien concéder le fait que le travail rend l’homme heureux. En effet, si le travail reste pénible, il permet le bonheur parce qu’il permet de gagner les moyens matériels de la subsistance. L’homme s’attribue par lui-même les conditions de son indépendance matérielle.

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Dès lors, il peut mener une vie agréable uniquement à la condition de travailler : son plaisir est la suite logique de son travail.

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Le travail ne fait d’ailleurs par peser une contrainte totale sur celui qui l’exerce. Tout homme a le choix de plus en moins travailler, c’est-à-dire a le choix de vouloir plus de confort matériel. Il gère ainsi comme il le veut ses priorités.

Partie 3

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En outre, la pénibilité du travail n’est liée qu’à ses conditions de réalisation. Autrement dit, elle peut être bien réelle mais reste conjoncturelle dans la mesure où le travail n’est pas souffrance par essence. Dès lors, la pénibilité du travail dépend de l’état de développement de son organisation, et du progrès technique. Par exemple, les machines se substituent progressivement à l’homme en supprimant la pénibilité du travail.

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Le travail a en outre des vertus indéniables, puisqu’il permet la sociabilité entre les hommes. C’est dans le contexte de l’organisation du travail, et du vivre ensemble professionnel que les hommes s’accordent entre eux et construisent un monde commun.

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Enfin, c’est dans le travail que l’homme met le plus à profit son intelligence et sa réflexion. Le travail permet de développer l’intelligence, et s’offre comme un cadre dans lequel se développe l’humanité de l’homme. Sans travail, l’homme risque de se laisser aller à la paresse et à la facilité. Il risque de laisser se corrompre ses facultés et ses possibilités.