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Le désir est à la fois le moteur de l’existence de l’homme et ce qui fait sa difficulté. En effet, il est évident qu’une vie sans désir est une vie triste qui ne semble pas portée par une dynamique et une volonté qui donneraient aux choses leurs valeurs. Mais à l’inverse, il est non moins évident que l’homme qui désire sans relâche se soumet à des objets qui ne lui sont pas forcément indispensables. Le problème de ce sujet est d’évaluer la portée morale de ce paradoxe. En effet, d’une part, il s’agit de constater que le désir se définit comme le mode essentiel par lequel l’homme cherche à améliorer son existence, ce qui fait que le désir apparaît comme positif pour un homme qui projette grâce à lui les conditions de son bonheur, qui donne de la valeur à certaines choses, ou au contraire en délaisse d’autres. Le désir anime chaque individu et lui permet de donner un sens à son existence. Mais, d’autre part, si le désir ne connaît jamais vraiment de satisfaction, puisque l’obtention d’une chose fait que le désir se reporte sur une autre chose ou se transforme pour désirer la même chose comme différente (désirer par exemple plus d’une chose ou d’une personne que l’on est parvenu à posséder ou à convaincre), le désir n’est-il pas l’affirmation d’un manque qui ferait que l’homme souffre constamment de son existence, et du fait de ne jamais avoir ce qu’il désire ? Bref, comment faire en sorte que le désir satisfasse sans que le manque de la chose désirée pèse sur le moral et l’existence ?
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