Plan proposé
Partie 1
a
Nous pouvons d’abord considérer que la nature fait bien les choses parce que nous y découvrons un ordre logique : la nature serait ainsi performante et économe. Elle atteindrait une perfection technique hautement admirable par son efficacité.
b
Dès lors, devant l’excellence de la nature, nous serions tentés de passer insensiblement à une qualification morale de la nature. Nous avons en effet tendance à attribuer une valeur morale à la perfection technique puisqu’elle dénote une capacité à satisfaire des besoins, à répondre à des attentes.
c
Par ailleurs, si les choses sont effectivement logiques et efficaces, elles nous engagent à personnifier la réalisation des choses. Autrement dit, nous attribuons à la nature le pouvoir et l’intention d’une personne puisque nous assimilons nécessairement une signification à ce qui se déroule devant nos yeux, au point d’assimiler le résultat du fonctionnement de la nature à une finalité morale.
Partie 2
a
Toutefois, l’existence du mal ou, plus simplement, le déroulement malheureux de certains évènements, tend réciproquement à nous faire douter de la bonté de la nature.
b
L’expérience du mal est d’ailleurs plus qu’une simple remise en question de la moralité de ce qui est naturellement : il s’agit ici de mettre en question la présence même d’une « dame nature » et de dénoncer l’absence de bien ou de valeur morale aux conséquences naturelles.
c
Dès lors, nous ne disons qu’indûment que la nature fait bien les choses, c’est-à-dire sous le coup d’une vision optimiste qui répond à nos attentes personnelles ou particulières, sans nous apercevoir que le critère dont nous usons reste très relatif au jugement que nous portons de façon ponctuelle.
Partie 3
a
Ce que nous indique ce dernier constat est qu’il faut peut-être se méfier de notre tendance à juger de la nature, et dépasser l’anthropomorphisme de ce type de jugement en considérant que la nature ne procède pas d’une intention morale.
b
Dire que la nature fait bien les choses implique donc que nous attribuons indûment une valeur morale à une logique purement physique.
c
Plus profondément, même le jugement qui se veut neutre, et qui admire l’excellence technique de la nature, est un jugement faussé. Il ne fait que juger de la perfection de la nature au regard du pouvoir de l’homme, et de sa capacité à imiter la nature. Or rien n’assure que notre intelligence soit le meilleur moyen d’évaluer la nature. Autrement dit, l’infinie complexité de la nature nous rend tout simplement incapables de la juger, mais nous permet simplement de reconnaître qu’elle pourvoit à nos besoins subjectifs, c’est-à-dire qu’elle peut se laisser ponctuellement rationaliser sans que cela ne dénote autre chose que notre admiration subjective.