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La question ici posée consiste d’abord à savoir si la nature, c’est-à-dire l’ensemble des choses qui existent par elles-mêmes indépendamment de la volonté humaine, a des droits. Nous sommes ici confrontés à un problème d’anthropomorphisme qui consiste à projetter un comportement humain sur une nature : ce ne semble en effet être que métaphoriquement que nous projetons des droits (notion humaine) à un ensemble de choses (entités matérielles). En ce sens, ce sujet pose un double problème : la capacité à identifier la nature à un seul être ou à une seule chose (problème de l’unité de l’ensemble des choses naturelles) et la capacité à identifier cette unité à une unité personnelle, c’est-à-dire à attribuer un comportement humain à ce que nous avons l’habitude d’identifier simplement à une chose. Ce n’est donc qu’à cette double condition que nous pourrons penser des droits particuliers à la nature. Autrement dit, se demander si la nature a des droits revient à se demander pour quelle raison on pourrait identifier la nature à une personne qui a des droits. Le paradoxe est ici qu’il semble à la fois par définition impossible d’attribuer des droits à la nature, qui n’est qu’une chose faite de choses, et nécessaire de lui reconnaître des droits, puisque supposer que la nature n’est qu’un outil à notre disposition revient à s’arroger des droits sur elle (comme la manipulation) et risquer de détruire un équilibre naturel que nous ne maîtrisons pas fondamentalement et dont nous ne faisons que partie intégrante (nous sommes des choses corporelles dans l’ensemble naturel). exige souvent qu’il agisse sans réfléchir et vise au plus pressé.
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