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La psychanalyse freudienne est célèbre pour avoir construit l’hypothèse de l’inconscient, et mis ainsi au jour un système théorique limitant le pouvoir que l’individu conscient prétend avoir sur ses actions. Souvent décrié, ce système théorique ne se veut pourtant pas un système absolu, qui passerait implicitement, mais fermement, de l’hypothèse à la certitude. Tout au contraire, Freud montre que l’inconscient est une hypothèse qui permet à la fois de mieux analyser l’action de l’homme, et de fournir à chacun les outils pour s’affranchir des déterminismes psychiques qui pèsent sur la réalisation des actes. Une tension caractérise toutefois le jeu de ces deux atouts de l’analyse de Freud. D’une part, comme explication théorique, l’hypothèse de l’inconscient affirme clairement que le moi conscient n’est pas maître dans sa propre maison, et risque d’être le jouet de la tyrannie d’un autre lui-même inconscient. Mais d’autre part, la possibilité de la thérapie psychologique semble indiquer la possibilité de ne pas accepter le déterminisme inconscient, et de s’en libérer. L’idée d’inconscient exclut-elle celle de liberté ? Interprétée de façon littérale, cette question semble appeler une réponse évidente : si l’idée d’inconscient a une quelconque réalité, elle implique nécessairement l’exclusion de la liberté, puisque l’homme est le jouet d’une force occulte qu’il ne peut appréhender consciemment. La question semble toutefois plus complexe, dans la mesure où les deux idées ne sont pas nécessairement antithétiques, si tant est qu’elle ne soient pas affirmées ensemble. Autrement dit, l’idée d’inconscient pour pousser un homme à réaffirmer sa liberté effective. Dès lors, le problème qui se pose est celui de savoir dans quelle mesure l’idée d’inconscient peut être à l’origine d’une prise conscience, et d’une action contre les effets de l’inconscient. Nous chercherons tout d’abord à montrer que l’idée d’inconscient semble par définition s’opposer à celle de liberté, dans la mesure où le fait de réaliser la présence de l’inconscient en soi impliquerait la négation de son pouvoir de liberté (I). Ce constat nous engagera toutefois à réfléchir aux possibilités thérapeutiques qui s’offre alors à celui qui prend conscience de son inconscient. Nous nous attacherons ainsi à montrer que la liberté passe par une prise en compte du poids de l’inconscient dans l’affirmation de la responsabilité (II).
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