L’homme doit-il travailler pour être humain ?

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L'analyse du professeur


La question ici posée porte sur le problème de la signification du travail. Ce problème peut être précisé par le rapport particulier qu’entretient l’homme avec la nécessité de travailler. En effet, il semble que le travail n’est pas seulement une nécessité vitale mais permet également à l’homme de développer sa raison. Il s’agit donc de se demander en quel sens le travail est ce qui cultive l’homme, fait de lui ce qu’il a de spécifique parmi les autres animaux. L’enjeu est ainsi de comprendre en quoi le travail entretient un rapport étroit avec la capacité de raisonner et de construire les conditions de l’existence humaine. Le paradoxe de ce sujet consiste donc à remarquer que le travail s’offre à la fois à comprendre comme une contrainte quasi animale, puisque l’homme doit travailler pour produire les conditions de sa survie, et comme un moyen de faire de l’existence quelque chose de proprement humain, c’est-à-dire de transformer le milieu de vie en milieu humain tout en se transformant pour s’adapter à son milieu.

[...]

Plan proposé

Partie 1

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Nous pouvons d’abord penser que le travail relève d’une nécessité animale. En effet, le travail est une nécessité qui permet à l’homme de survivre.

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Le travail est donc une condition quasi animale de l’homme dans la mesure où elle correspond à sa manière de subsister naturellement sans que cela fasse de lui proprement un homme.

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Cette compréhension primitive du travail est d’ailleurs renforcée par le fait qu’une fois le travail accompli, l’homme accède librement à ce qu’il désire et peut ainsi être lui-même.

Partie 2

a

Ce premier point de vue est toutefois restrictif car il semble que le travail soit également une des raisons voire la raison pour laquelle les hommes collaborent et s’entraident. En ce sens, le travail correspond bien au développement d’une forme initiale de rationalité, ne serait-ce que dans la communication et le langage mis en place pour collaborer.

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En outre, le travail rend nécessaire la recherche de moyens et de solutions nouvelles, ce qui signifie que le travail rend l’homme plus intelligent et de moins en moins animal.

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Enfin, avec le travail se développe également la culture, ensemble des acquis du travail des uns et des autres au cours du temps. En quelque sorte, le travail permet à l’humanité de s’affranchir de ses entraves naturelles et de développer une autonomie du genre humain.

Partie 3

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Pour autant, ce point de vue ne laisse pas d’être idéal, car il semble que les faits nous conduisent à relativiser ce constat optimiste. En effet, si l’on considère que le travail connaît également des rapports de hiérarchie et de domination, il est peut-être possible de penser que le travail aliène l’homme. Ainsi la société est-elle peut-être le lieu dans lequel l’homme trouve moins sa liberté que son enfermement.

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Dès lors, le travail ne répond pas tant à une humanisation directe de l’homme qu’à son enfermement progressif dans une dynamique exclusive de travail qui le porte à ressembler plus à une bête de somme qu’à un homme. Plus exactement, il n’est en fait possible de considérer le travail comme quelque chose d’humain et d’humanisant qu’en lui imposant des limites et des garde-fous.

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À ce titre, le travail dépouillé de sa perspective capitaliste stricte, ou repensé dans des normes éthiques précises, paraît bien être le moyen pour l’homme de devenir toujours plus humain. En effet, l’homme s’arrache ainsi non seulement à l’animalité, l’immédiateté des besoins et au naturel mais plus encore développe une sensibilité véritablement humaine car il partage avec les gens de son espèce autre chose que le côté aliénant du travail (émulation intellectuelle).