Plan proposé
Partie 1
a
C’est donc elle-même qu’il faut interroger : qu’est-ce que le ceci ? Prenons-le sous le double aspect de son être comme le maintenant et comme l’ici, alors la dialectique qu’il a en lui prendra une forme aussi intelligible que le ceci même.
Hegel montre ici que la raison a le pouvoir de questionner le réel en l’englobant. Elle parvient en effet à montrer que la situation des objets du monde ne prend sens qu’au regard d’un discours qui situe de tels objets. Le « ceci » traduit en ce sens un pouvoir de désignation ou nomination des choses.
b
A la question qu’est-ce que le maintenant ? nous répondrons, par exemple : le maintenant est la nuit. Pour éprouver la vérité de cette certitude sensible une simple expérience sera suffisante.
Le pouvoir de nomination des choses dépend toutefois de l’expérience, qui en valide la circonstance. À cet égard, la vérité du « ceci » dépend d’abord d’un espace de perception relatif à l’objet : la vérité de la nuit dépend du fait qu’il est possible actuellement de percevoir la nuit.
c
Nous notons par écrit cette vérité ; une vérité ne perd rien à être écrite et aussi peu à être conservée. Revoyons maintenant à midi cette vérité écrite, nous devrons dire alors qu’elle s’est éventée.
En revanche, si la circonstance n’est plus actuelle, le ceci ne peut plus être situé dans la perception sensible, comme le qualificatif de nuit lorsqu’il est midi. Toutefois, Hegel précise que cette vérité circonstancielle se distingue de la vérité écrite, qui elle ne se perd pas puisqu’elle renvoie à un concept de l’esprit (donc à un critère intelligible et non sensible).
Partie 2
a
Le maintenant qui est la nuit est conservé, c’est-à-dire qu’il est traité comme ce pourquoi il s’est fait passer, comme un étant ; mais il se démontre plutôt comme un non-étant.
La différence entre la vérité sensible et la vérité intelligible peut donc se traduire sous la forme d’une différence entre un étant référé à un contexte intellectuel (le souvenir passé de la perception de la nuit), et un étant projeté dans un contexte (la perception actuelle du jour ou de la nuit).
b
Sans doute le maintenant lui-même se conserve bien, mais comme un maintenant tel qu’il n’est pas la nuit ; de même à l’égard du jour qu’il est actuellement, le maintenant se maintient, mais comme un maintenant tel qu’il n’est pas le jour, ou comme un négatif en général.
Le rapport au contexte est lui-même contenu dans une relation intelligible, qui est celle du maintenant. Autrement dit, la possibilité de référer une chose à un contexte de perception dépend de l’esprit, qui possède une catégorie de référence (le « maintenant »). La positivité de cette catégorie dépendra ainsi de la référence à une actualité, qui est effectivement perçue, alors que la négativité dépendra pour sa part d’un contexte qui n’est pas effectivement perçu.
c
Ce maintenant qui se conserve n’est donc pas immédiat mais médiatisé ; car il est déterminé comme ce qui demeure et se maintient par le fait qu’autre chose, à savoir le jour et la nuit, n’est pas.
La valeur du maintenant (dans lequel réfère l’objet comme extérieur à moi) est donc par elle-même interne à l’esprit, mais sa détermination (positive ou négative) est extérieure (en fonction d’une perception actuelle ou non).
Partie 3
a
Pourtant, il est encore aussi simple qu’auparavant, maintenant, et dans cette simplicité indifférent à ce qui se joue encore près de lui ; aussi peu la nuit et le jour sont son être, aussi bien il est encore jour et nuit ;
Il faut donc distinguer la compréhension intelligible de l’être (qui est absolue, c’est-à-dire interne et immuable dans les catégories de l’esprit) de sa compréhension sensible (qui est relative au contexte ponctuel de perception.
b
il n’est en rien affecté par son être-autre. Une telle entité simple qui est par la médiation de la négation, n’est ni ceci ni cela mais seulement un non-ceci, et qui est aussi indifférent à être ceci ou cela, nous le nommons un universel.
La compréhension intelligible de l’être est ainsi indifférente au contexte ponctuel de référence, ce qui permet de la penser comme un universel (une catégorie qui a toujours un sens, indépendamment de la perception sensorielle), dont la validité objective ne dépend que des catégories de l’eesprit.
c
L’universel est donc en fait le vrai de la certitude sensible.
L’universel est donc ce sur quoi il est possible de construire une connaissance, puisque les objets qui se trouvent ainsi déterminés ne possèdent plus leur principe dans la relativité des expériences sensibles, mais dans la pérennité des idées et de leur enchaînement logique.