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Ce sujet interroge les rapports entre foi et raison, et pose à cet égard le problème de savoir dans quelle mesure la raison est autorisée à juger la croyance. Le paradoxe tient au fait que la croyance porte sur des objets comme Dieu qui ne sont pas normalement soumis à la raison puisqu’ils sont définis comme radicalement supérieurs à l’homme, et ne peuvent faire l’objet d’une analyse rationnelle. Toute la difficulté de ce sujet tient toutefois au fait qu’il porte sur la question du raisonnable. La notion de raisonnable n’est pas exactement celle de rationnel. En effet, la raison est rationnelle en tant qu’elle est capable d’argumenter, c’est-à-dire de produire un discours logique qui prouve conceptuellement ce qu’il avance. Mais la raison est raisonnable dès l’instant où elle est capable d’orienter l’action, c’est-à-dire dans la mesure où elle mobilise un critère efficace du bien et du mal permettant à l’individu de se comporter de façon juste et morale. Il s’agit en ce sens d’un critère de jugement qui n’est pas tant un critère de vérité qu’un critère de comportement. Le problème sera donc de savoir si le raisonnable se fonde nécessairement sur le rationnel ou si, à l’inverse, il peut dépendre d’une croyance et permettre une action juste indépendamment de la capacité à prouver rationnellement le critère moral dont elle dépend. En d’autres termes, il semble naturel de penser que le critère du comportement juste dépend du critère rationnel de la vérité, mais la fragilité de la raison semble également induire le fait que le critère de la sagesse ne dépend pas de la logique de l’esprit et y échappe.
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