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En tant qu’instrument de formulation de la pensée et que moyen de communiquer entre les hommes, le langage paraît se définir par une forme de statut paradoxal. Il est à la fois un instrument dont dispose l’homme pour se libérer d’une existence animale et solitaire et le lieu d’un enfermement puisque l’homme semble toujours tributaire de lui pour pouvoir s’exprimer et même agir. Le langage est-il alors le symptôme de notre grandeur ou de notre misère ? Est-il le moyen de dire la vérité et de comprendre pleinement le monde dans lequel nous vivons ou ne traduit-il que la pauvreté de note existence qui se réduit à utiliser des mots pour pouvoir exister ? Le problème que soulève ce sujet est celui de l’instrumentalité du langage. Classiquement conçu comme un outil de la pensée, il se peut que le langage soit bien plus qu’un médiateur de cette pensée, dans le sens où il lui donne forme et lui permet de devenir consciente et formulable. Dès lors, si « ce qui se conçoit bien s’énonce clairement », c’est peut-être moins parce que la pensée serait claire par elle-même, que parce que la pensée pourrait trouver dans le langage le moyen de se faire en se disant. Le langage relève-t-il alors d’une simple nécessité de communication ou est-il, plus fondamentalement, de l’ordre d’une nécessité de pensée ?
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