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Pinocchio est vraisemblablement un des automates les plus célèbres de l’histoire des contes pour enfants. Ses attitudes comme ses rêves en font également l’image paradigmatique des doutes et des peurs infantiles, à tel point que nul ne songerait à le reléguer au rang des bouts de bois juxtaposés qui le construisent pourtant. Le nez de Pinocchio a fait oublier son inhumanité. Pourtant, la technique ne cesse d’être opposée à la nature, de Frankenstein à Terminator, en passant par Mr Hyde. La technique, considérée comme l’ensemble des applications pratiques permises par le progrès scientifique, doit-elle en ce sens être strictement opposée à ce qui existerait spontanément dans l’ordre des choses ? Si l’opposition est commode, dès l’instant où l’artifice qu’invente l’homme paraît être une nouveauté radicale par rapport à l’ensemble des choses qui existent naturellement, elle semble en revanche fragile, si l’on considère que l’ensemble des inventions techniques ne sont somme toute que des combinaisons différentes de choses naturelles. Faut-il alors opposer la nature et la technique, attendu du reste que la technique est elle-même une capacité naturelle de l’homme ? Nous tenterons tout d’abord de montrer que la technique s’oppose à la nature puisque l’ensemble des critères de sa définition en fait un processus étranger aux conditions naturelles de l’existence. Nous en viendrons toutefois à douter de cette opposition, puisque la technique n’est en réalité qu’une dynamique de changement de choses naturelles, qui n’en modifie pas radicalement la nature. Il nous faudra cependant reconsidérer le statut de la technique, puisque les modifications qu’elle fait subir à la nature ont désormais pour conséquence de modifier l’essence des choses naturelles.
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