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Le recours à l’expérience a la valeur d’une preuve, tant dans le discours d’un parent face à son enfant que dans celui du scientifique qui cherche à prouver ce qu’il avance en manifestant la pertinence factuelle de sa théorie. L’expérience semblerait donc par elle-même porteuse d’une signification essentielle à la construction du vrai. Toutefois, il semble également que le recours à l’expérience se heurte rapidement à ses propres limites. Les sens peuvent nous induire en erreur, et l’expérience d’une chose peut ne correspondre qu’à une vision particulière de cette chose, ou ne conduire qu’à une interprétation subjective ou contextuelle. L’expérience passe ainsi pour le lieu de la confusion, et joue peut-être plus le rôle d’obstacle que de catalyseur de la vérité. Le problème de ce sujet tient donc au statut de l’expérience dans le processus de construction de la connaissance. Elle est à l’évidence indispensable, ne serait-ce que parce qu’elle donne accès au choses et qu’elle est la fin de toute connaissance. Elle ne semble toutefois pas suffire par elle-même à une démonstration du vrai, dans la mesure où l’interprétation de l’expérience reste relative au sujet connaissant. Il semble donc nécessaire de comprendre jusqu’à quel point l’expérience contient par elle-même les règles de son interprétation, ou si elle n’est qu’un objet neutre qui peut servir de support à toute forme d’interprétation.
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