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La définition de la philosophie comporte généralement deux versants : amour de la sagesse et recherche de la vérité. Ces deux versants ont ceci en commun que la philosophie se présente dans les deux cas comme une discipline « curieuse » qui ne se contente pas des apparences et veut, dans tous les domaines, connaître la raison d’être des choses. La philosophie est donc une enquête qui déconstruit nos certitudes pour fonder au mieux notre savoir. Elle ne porte pas d’abord et immédiatement sur les choses concrètes, mais elle est un raisonnement qui met en question le discours vrai et cherche à analyser les conditions de possibilité de l’atteinte du vrai pour l’esprit. À cet égard, la réponse au sujet semble évidente : la philosophie sert la connaissance dans la mesure où elle est une méthode d’analyse et de questionnement qui vise inlassablement au vrai. Toutefois, cet aperçu du sujet fait de la philosophie une pure recherche de la vérité, sans tenir compte du fait que le philosophe n’est pas un pur savant détenteur d’une connaissance encyclopédique qui sait tout sur tout de façon exacte. En effet, si le philosophe connaît, c’est en tant qu’il connaît non seulement le comment des choses (il est capable de les expliquer et les justifier) mais également et surtout parce qu’il s’interroge sur le pourquoi (il cherche à comprendre la raison d’être des choses, leurs finalités). Le philosophe est donc celui qui sait véritablement, celui qui connaît le vrai, pour bien faire, bien agir. Il est à la fois rationnel et raisonnable. Le paradoxe de ce sujet repose sur deux affirmations passablement contradictoires au regard desquelles la philosophie peut apparaître comme un discours creux et présomptueux. D’une part, la philosophie a la prétention de porter sur toutes les réalités, quel que soit leurs domaines, et d’aller plus loin que les autres disciplines qui ne portent que sur le comment. Mais d’autre part, la philosophie ne traite pas d’abord du concret puisqu’elle porte sur le discours vrai et instrumentalise le discours de spécialistes des autres disciplines sans pour autant posséder la même compétence. Bref, la philosophie se définit comme un discours de vérité à la fois indépendant des autres sciences et plus savant qu’elles, et soumis à ces sciences tant parce qu’elle sert leurs vérités que parce qu’elle dépend de leurs savoirs. La philosophie n’est-elle alors que la mouche du coche qui prétend dire mieux un vrai qu’elle ne possède jamais qu’à un second degré, de façon indirecte ?
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